Le nouveau numéro de la revue de la littérature mondiale « Khazar » est paru
Les lecteurs de la revue peuvent lire dans ce numéro :
Rubrique « EXTRA » – l’oeuvre « Le Moine noir » d'Anton Tchekhov ;
Rubrique « LITTERATURE AZERBAÏDJANAISE » – les poèmes d'Ali Karim ;
Rubrique « INTERVIEW » – l’nterview « L'écrivain ne signe pas son livre... » de Jerome Salinger ;
Rubrique « ESSAIS ET PORTRAITS LITTERAIRES » – les essais « Quatre règles de l’art de vivre », « De Montaigne à Aragon », « Marcel Proust », « Walter », « Anatole France » d'André Maurois ;
Rubrique « ANNALES » – l’oeuvre historique « Le Scientifique qui a fait connaître les Hongrois à eux-mêmes » de Vilayat Guliyev ;
Rubrique « POÉSIE GÉORGIENNE » – les poèmes de Besik Kharanauli ;
Rubrique « PROSE NORVEGIENNE » – la nouvelle « Les derniers jours de l'hiver » de Tarjei Vesaas ;
Rubrique « CORYPHEES » – la suite du roman « Les Pauvres Gens » de Fiodor Dostoïevski ;
Rubrique « LAUREATS DU PRIX DE DUBLIN » – la suite du roman « Brooklyn » de Colm Tóibín ;
Rubrique « APHORISMES » – les idées des écrivains célèbres du monde sur l'art de l'écrivain, le talent et le génie, le livre et la lecture.
Les numéros de la revue « Khazar » sont disponibles dans les kiosques à journaux suivants de Bakou :
Kiosk Press – station de métro « Elmlər Akademiyası », 19, avenue Huseyn Djavid ;
Kiosk Press – station de métro « Nərimanov », 122, rue Agha Nematulla ;
Kiosk Press – station de métro « İçərişəhər », rue Istiglaliyyet ;
Kiosk Press – station de métro « Koroğlu » ;
Kiosk Press – station de métro « Nizami », rue Alibey Huseynzadé ;
Kiosk Press – station de métro « Həzi Aslanov », 41, rue Khoudou Mammadov ;
et dans d’autres kiosques à journaux situés près des stations de métro.
Nous présentons aux lecteurs la nouvelle rubrique « Extra » de la revue « Khazar » et la préface « Le Moine noir – une visite mystère » (A. Massoud) à l’oeuvre « Le Moine noir » d'Anton Tchekhov.
« LA MOINE NOIR » – UNE VISITE MYSTERE
Au début du mois de mai, lors d'une conversation avec Ramiz Rovchan sur la parole littéraire et son influence, quand j'ai exprimé mon opinion que la littérature, à l'exception d'un petit nombre d'œuvres, n'avait plus le pouvoir et la capacité de promouvoir, que même les romans qui sont considérés comme des chefs-d'œuvre de la littérature mondiale, comme « Guerre et Paix », « Anna Karénine »,« Le Rouge et le Noir », «Le Taon », « Madame Bovary », avec l'authenticité de leurs douleurs et leurs souffrances, qui ont presque été absorbées dans notre subconscient, avaient perdu leur influence et leur importance comme de vieux produits qui ont expiré, mon interlocuteur n'était pas d'accord avec moi au début. Bien qu'il ait essayé de me sortir de la « fausse position » et de me convaincre de la force éternelle et immuable de la grande littérature, après un certain nombre d'exemples et d'explications que j’ai donnés, nous sommes parvenus à un accord.
Quoi qu'il advienne ensuite, nous nous sommes promenés un moment tous les deux sur le sujet avec une étrange prudence pleine de peur, comme si nous avions perdu quelque chose de haut et de sacré, comme si pour justifier ce « jugement » impitoyable que nous portions sur la mort de quelqu'un ou des quelqu'uns, en regardant la question de différents points de vue, nous avons commencé à la résoudre avec des improvisations littéraires et des pauses, en la retournant sur sa face. En même temps, comme si je lançais le sujet en l'air pour le rendre un peu plus détaillé, j’ai dit : « Mais regardes, par exemple, je ne mettrais pas Tchekhov sur cette liste », – même si j'ai senti que le visage de Ramiz s'était soudainement tendu avec une nervosité incompréhensible et secrète et ses yeux étaient plissés avec une nervosité intense, et j'ai voulu changer la conversation, mais il a dit : « Je pense qu'il est l'un de ceux-là » et il s'est tu... et j'ai compris à ce moment-là ce qui faisait Ramiz en colère, la raison de sa colère était que l'un de ses écrivains préférés figurait sur la liste des « œuvres périmées. »
Il y eut un profond silence... En mettant à rude épreuve ma mémoire, je me suis souvenue des oeuvres « La Cerisaie », « Les Trois Sœurs », « La Mouette » de Tchekhov, qui m'ont beaucoup influencé à l'époque, des héros qui cherchent le bonheur, le malheur, le mensonge et la vérité dans certaines sous-couches de leurs vies ennuyeuses qui ressemblent à la monotonie sous-marine, de leurs conversations ennuyeuses pleines de douleurs et de sujets romantiques, même des fous intelligents de « La Salle No 6 », que j'ai lu une fois et j'ai été choquée à sa lecture... et, comme pour faire un dernier adieu à Tchekhov, j’ai dit avec une amère résignation : « Oui..., je pense que oui. »
Au lendemain de la conversation, quand j'allais me promener aux heures matinales comme d'habitude, mettant mes écouteurs et me préparant à écouter le 6e chapitre du roman « Les Frères Karamazov », que j'ai laissé inachevé hier, j'ai été troublée par la triste photo de Tchekhov et le nom de l’oeuvre « Чёрный монах » (« Le Moine noir ») écrit en caractères gras, avec le texte audio situés au dessous de la photo, émergeants soudainement des obscurités profondes à la surface de l’eau, qui se sont affichés sur l'écran du téléphone. Avec une respiration difficile causée par le trouble, je me suis rappelé notre conversation d’hier avec Ramiz, la liste des œuvres qui ont perdu leur influence et leur pouvoir de promouvoir, la triste fin de la discussion qui s’est terminée par Tchekhov et je me suis arrêtée...
Même si je pensais savoir d'où provenait ce message mystérieux, bien connaître les oeuvres littéraires, mais au fur et à mesure que je commençais à comprendre que cette œuvre, que je n'avais pas lu pour une raison quelconque, a été envoyé en réponse à la décision cruelle prise à la fin du « tribunal » d'hier, j'ai senti ma gorge se serrer à cause de la fureur, ma tête s'est mise à tourner comme si elle s'était élevée à des hauteurs inaccessibles, mes yeux ont commencé à s'assombrir. J'ai prudemment touché la photo de Tchekhov, qui me regardait avec une étrange tristesse depuis l'écran du téléphone, j'ai ouvert l'œuvre et, avec tout mon corps en tremble, j'ai commencé à écouter ce chef-d'œuvre incomparable, interprété par l'acteur génial Innokenti Smoktounovski...
A. Massoud
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